POURQUOI TOULOUSE ?

100 ans séparent Eole, l’ancêtre de l’avion, de la dernière version de l’Airbus, l’A320.  Quand en 1890, Clément Ader, né à Muret (Sud-Ouest), a sauté 50 mètres dans les airs dans sa bizarre chauve-souris mécanique, aurait-il pu prévoir que moins d’un siècle plus tard, à Blagnac, des hommes voleraient dans un avion supersonique capable d’emmener 100 passagers à une vitesse de 2200 km / h?.  L’histoire passionnante de l’aviation a été largement écrite à Toulouse. Comment cette ville tranquille qui a développé les pastels et la poésie sur les rives de la Garonne a-t-elle un jour décidé de conquérir le ciel et de devenir capitale de l’aérospace en quelques années? 

La géographie est un facteur qui a contribué à doter la campagne toulousaine d’un ciel dégagé, d’un climat doux et d’un terrain plat propice aux décollages. A l’instar des petits paysans des communes voisines devenus pilotes pour survoler le Sahara ou la forêt tropicale amazonienne, les habitants de Toulouse ont toujours relevé le défi.
Ces tentatives courageuses révèlent-elles une prédisposition parmi les Toulousains pour l’aventure aéronautique? C’est improbable. Toulouse doit également sa vocation aéronautique à des circonstances totalement étrangères à son génie. A la guerre, en particulier, qui a fortement stimulé cette industrie naissante, comme l’avait prédit Ader. Enfin, le destin de la ville a été décidé par stratégie politique. Toulouse devient ainsi la maison incontestée de l’avion. Plus : c’est aujourd’hui la ville phare d’une Europe industrielle prospère qui fait trembler la puissante Amérique. Dans le secteur industriel de la Haute-Garonne, un salarié sur cinq travaille pour l’industrie aérospatiale.
Mais les Toulousains ne se contentent pas de construire des avions. Ils aiment les utiliser. L’aéroport de Toulouse-Blagnac est le quatrième aéroport français et accueille 3 millions de passagers par an. Derrière ces machines merveilleuses se trouvent les hommes, les pilotes, les mécaniciens, les ingénieurs, les techniciens et les ouvriers, fiers de leur travail et de leur mission et passionnés jusqu’au sacrifice. Certains d’entre eux sont devenus des héros. Beaucoup, de Clément Ader, le premier homme volant, à Patrick Baudry, l’homme qui a flirté avec la lune, ainsi que de grands explorateurs comme Mermoz, Daurat ou Saint-Exupéry, sont devenus des figures légendaires. L’histoire de ces 100 ans d’aviation à Toulouse est aussi leur histoire. Il y a encore beaucoup de pages à remplir dans l’album de famille …