Ce livre devait être écrit. Merci à ceux qui ont voulu braver la difficulté d’une telle entreprise et affronter peut-être certaines critiques : ce témoignage ne laissera personne insensible.
La Direction des Opérations (la « DO ») en est un des symboles forts et un atout majeur : elle conforte sa légitimité d’entreprise en complétant de façon magistrale le service rendu au client. Sa devise, laconique, en dit long sur la volonté d’aboutir et l’effort consenti : we « DO ». C’est une belle réponse à la publicité agressive d’un concurrent quelque peu fanfaron (« we deliver »), en lui préférant l’action en profondeur, l’efficacité de la rigueur et la ferme détermination de remplir totalement nos engagements.
Cette volonté de passer à l’acte, de prouver ce qu’on prétend, ne date pas d’hier : elle était inscrite dès les débuts des activités « lanceur » du CNES, il y a bientôt trente ans, et j’ai l’honneur d’en être le témoin authentique, puisque le premier responsable de ces activités. Pour bien marquer cette volonté, nous avons décidé, Jean-Marc Bernard (chef du Projet Diamant B) et moi, de frapper un grand coup : il s’agissait d’embaucher Albert Vienne, de l’arracher à la brillante carrière qui l’attendait à la SEREB. C’était presque impossible à concevoir à l’époque : David affrontait Goliath ! Pour convaincre Albert Vienne de franchir le Rubicon, je lui ai promis : « Vous lancerez le premier satellite européen de télécommunications ! ». Cette promesse ne fut pas tenue au pied de la lettre (Symphonie a été lancé par Thor Delta !) mais combien féconde fut la suite !!